Les fuseaux morts
Il y a quelque temps, j'ai trouvé ce poème de Georges d'Aurac.
Il nous raconte l'histoire d'une grand-mère qui pratiquait le bel Art des dentellières. Malheureusement, aucune relève pour elle.
Au Québec, c'est un art qui se perd, peu de personnes le pratiquent et c'est dommage.
Les fuseaux morts
par Georges d'Aurac
Le vieux carreau de ma grand-mère
s'est endormi
et les fuseaux, joyeux naguère,
dorment aussi.
Couverts d'une poussière épaisse, hélas !
Ils sont comme des doigts que la mort
laisse sans un frisson.
Le fil qui les retient encore sur le carreau,
ne vibre plus au chant sonore de leur galop
et je les touche avec tristesse comme sur un clavier,
qui reste sourd à la caresse d'un doigt léger.
Pauvres fuseaux dont la musique nous ravissait
n'attendez plus que l'artiste unique qui vous plaçait !
Mais peut-être, en lieu céleste ses chères mains
croisent avec les mêmes gestes des fils plus fins.
Et je crois bien que la dentelle de grand-maman,
ce sont les astres qui constellent
le firmament .